Les Misérables prédisait-il la crise des gilets jaunes ? Les parallèles troublants que vous n'avez jamais remarqués !
- Philippe Massol
- 1 mai
- 3 min de lecture
Depuis 2018, la France a vu émerger l’un des mouvements sociaux les plus marquants de son histoire contemporaine : celui des gilets jaunes. Initialement lancé pour protester contre la hausse du prix du carburant, ce mouvement a rapidement cristallisé des revendications plus larges contre les inégalités économiques et sociales. Mais cette révolte populaire, avec ses barricades improvisées et ses manifestants en colère, n’est pas sans rappeler un autre soulèvement historique : celui décrit dans Les Misérables de Victor Hugo.
Dans ce roman incontournable, publié en 1862, Hugo dépeint la misère sociale, l’injustice économique et la colère du peuple lors de l'insurrection de juin 1832. Deux siècles séparent ces événements, mais les similarités sont troublantes. Les Misérables avaient-ils prédit la crise des gilets jaunes ? Analysons ces parallèles qui donnent à réfléchir.
La misère du peuple, un mal toujours actuel
L’un des thèmes centraux du roman de Victor Hugo est la pauvreté. Il nous décrit les souffrances de Jean Valjean, Fantine et Gavroche, qui incarnent une société où les plus vulnérables sont abandonnés à leur sort. Deux siècles plus tard, les revendications des gilets jaunes reflètent cette même misère sociale. Hausse du coût de la vie, salaires insuffisants, sentiment d’injustice face aux privilèges des élites… Les citoyens en colère d’aujourd’hui résonnent avec les souffrances des personnages de Hugo.
Comme en 1832, les classes populaires se sentent abandonnées par les institutions. La parole des gilets jaunes fait écho à la clameur des ouvriers et des républicains insurgés du XIXe siècle. Le roman de Hugo pourrait être lu comme une mise en garde : une société qui ignore la détresse de son peuple est condamnée à la révolte.
La barricade, symbole d’une colère populaire
Les Misérables sont emblématiques pour leur scène de barricades, où Marius, Enjolras et leurs compagnons luttent contre les forces de l’ordre. Ces barricades sont à la fois un acte de résistance et un symbole puissant de révolte contre l’injustice.
Lors des manifestations des gilets jaunes, les images de ronds-points bloqués, de pavés arrachés et de feux de palettes rappellent ces barricades du XIXe siècle. La colère s’exprime dans l’espace public, face à un pouvoir perçu comme éloigné du peuple. Comme dans Les Misérables, l’affrontement entre manifestants et forces de l’ordre pose la question de la légitimité : où commence la justice ? Jusqu’où peut aller la révolte ?
L’indifférence des élites : un problème sans âge
Dans le roman de Hugo, la misère sociale est exacerbée par l’indifférence des classes dirigeantes. Les bourgeois et les hommes de pouvoir continuent leur vie comme si rien ne se passait, laissant les plus pauvres lutter seuls.
Aujourd’hui, les gilets jaunes reprochent aux élites politiques et économiques d’ignorer leurs difficultés. Le sentiment de déconnexion entre la classe dirigeante et la réalité du terrain est une constante historique, que Hugo avait déjà pointée du doigt. Le président Emmanuel Macron a été souvent critiqué pour sa gestion du mouvement, perçue comme distante, voire condescendante. Une attitude qui rappelle les hommes au pouvoir dans le Paris du XIXe siècle.
Un message universel et toujours d’actualité
Victor Hugo ne s’est pas contenté de raconter une histoire : il a laissé une mise en garde. Les Misérables ne prédisait pas précisément la crise des gilets jaunes, mais il en décrivait les racines profondes. Il nous rappelle que tant que les inégalités perdureront, le peuple se lèvera pour réclamer justice.
L’histoire se répète-t-elle ? Les revendications d’hier sont les colères d’aujourd’hui. Relire Les Misérables en 2025, c’est comprendre que la France contemporaine fait face aux mêmes défis que celle du XIXe siècle.
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