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L'écriture inclusive en communication : peut-on faire plus bête ?

L'écriture inclusive désigne l'ensemble des attentions graphiques et syntaxiques permettant d'assurer une égalité des représentations entre les femmes et les hommes.

Trois règles, présentées comme simples sont mises en avant :

Premièrement , accorder en genre les noms de fonctions, grades, métiers et titres. Par exemple, écrire : "présidente", "directrice", "professeure", "intervenante".

Deuxièmement, éviter l’utilisation du mot Homme avec une majuscule, qui du point de vue des défenseurs de l’écriture inclusive n’est pas perçu comme la représentation de l’espèce humaine au sens large mais présenté comme une dégradation de l’image de la femme. En ce sens, les défenseurs de l’écriture inclusive proposent de ne plus parler des “droits de l’Homme”, mais de remplacer l’expression par "droits humains" ou "droits de la personne humaine". Un peu comme on parle de “technicien de surface” pour dire home de ménage (mais aussi, paradoxalement, femme de ménage)

Enfin, la troisième recommandation est d’utiliser du féminin et du masculin, soit en remplaçant le “ils font…” par “ils ou elles font…” ou encore, quand cela n’est pas possible, de modifier la forme graphique des mots eux-même en ajoutant des points en fin des mots, par exemple en n’écrivant pas “les candidats” mais"les candidat·e·s”, ou encore de replace “le ou les techniciens” par “le ou les techniciens.nes”

Les critiques sont très nombreuses: en effet, les mécanismes de lecture permettant une lecture à la fois rapide et permettant une compréhension facile sont profondément affectés par la modification de la longueur des mots et des propositions recommandées par les défenseurs de l’écriture inclusive. Une application stricte de ces règles pourraient rendre certains textes quasi incompréhensible pour le lecteur pressé.

Le fond du problème est que l'écriture inclusive est plus une polémique qu'un débat de communicant : c'est un sujet éminemment idéologique pour lequel aucun point de vue, même scientifique, ne peut mettre personne d'accord, on pourrait presque parler d'un traitement religieux de la question au vu de la prépondérance des avis non étayés par la science que peuvent apporter les uns et les autres. Pourquoi écrit-on "oignon" et non pas "onion" ? Car, ayant appris à reconnaitre la forme de mot "oignon", le lecteur photographie le mot plus qu'il ne le lit, ce qui lui permet de lire vite. Si nous orthographions "onion", le lecteur serait obligé de s'arrêter dans sa lecture pour en faire une lecture phonétique afin de décrypter le sens de la phrase qui ne lui aurait sinon pas posé de problème. De la même façon, quand au lie d'écrire "je vous envoie un réparateur" on écrit " je vous envoie un réparateur.trice", cela modifie la façon dont l'oeil perçoit les mots et la capacité de compréhension diminue. Chaque modification de la forme des mots engendre des difficultés de lecture chez le lecteur pressé et habitué.

Finalement, apporter un point de vue expert n'a pas plus de sens pour un tel sujet que demander un avis d'expert sur l'existence de Dieu. Ainsi, ni des arguments tels que ceux portant sur les mécanismes de lectures qui prouvent le ralentissement de la lecture, ni les arguments apportés par les instituteurs qui prévoient déjà les effets négatifs sur l'apprentissage de la lecture et de lecture ne pourront jamais convaincre les personnes qui ont une cause idéologique à défendre, certes noble car il s’agit de défendre le droit des femmes, mais dont l’objet, l’écriture, entraînera des conséquences néfastes massives si l’écriture inclusive devait devenir une obligation.

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